Une accolade de tous les joueurs dans le vestiaire, des applaudissements nourris des fans, la confiance de son entraîneur… Francis Amuzu a pu vivre enfin son « moment de gloire ».
Une belle statistique : Anderlecht n’a jamais perdu un match dans lequel Amuzu a marqué. Il fait ses débuts le 22 décembre 2017 contre Eupen sous la direction de Hein Vanhaezebrouck et marque immédiatement le seul but du match. Depuis lors, il a marqué 19 fois et Anderlecht a remporté 15 matchs et partagé deux fois l’enjeu quand l’ailier marquait.
Mais ce n’est pas suffisant pour un attaquant qui a déjà joué 149 matchs en équipe première. Jeudi, il joue son 150e match (et il sera probablement honoré). Et il en est bien conscient. Au début, il l’a dit dans des interviews, mais ces deux dernières années, il a préféré ne plus en parler. Aller voir la presse après un match signifiait probablement qu’il recevrait des questions sur son efficacité.
Super-pro
Et ce n’est pas parce qu’il a marqué trois buts que le problème est résolu. Amuzu a eu une longue discussion avec Vincent Kompany pendant la préparation où il a débuté comme titulaire. Mais petit à petit, il est devenu un remplaçant et a eu du mal jusqu’à la trêve hivernale. Pendant le mercato de janvier, de nombreuses équipes sont venues frapper à la porte (Marseille, Leverkusen, Wolfsburg, Mayence…), mais Kompany a réussi à le convaincre de rester en lui promettant de travailler sur son sang-froid.
Kompany a ensuite déclaré que les joueurs qui étaient importants à ce moment-là ne seraient pas nécessairement les joueurs qui seraient importants à la fin de la saison. Amuzu a écouté son coach. Aussi parce que Kompany a cité l’exemple de Dries Mertens, qui était également un supersub au début de sa carrière.
Floribert Ngalula, l’assistant de Kompany, lui porte un intérêt particulier. Ensemble, ils ont passé des heures à observer et à analyser les phases. Ce qui doit être amélioré, comment il peut utiliser sa vitesse de manière optimale, où il doit mettre la balle quand il atteint la ligne de fond… Ce n’est pas un hasard s’il a couru vers « Flo » après chacun de ses buts pour sauter dans ses bras.
Au sein d’Anderlecht, on dit qu’il est un super-pro. Lorsque Luc Nilis a effectué son stage à Anderlecht pendant quelques semaines, Amuzu l’a approché pour lui demander ce qu’il pouvait faire de mieux. Pendant les vacances, il est déjà sur le terrain d’entraînement après quelques jours de repos. Quand il a des difficultés, il va de lui-même voir le préparateur mental.
Avec sa vitesse, Amuzu pourrait et devrait faire mal à n’importe quelle défense. Il doit juste faire le déclic dans sa tête et se débarrasser de sa nervosité. « Ciske » est l’un des joueurs les plus introvertis et timides du vestiaire. Le personnel technique était donc heureux de le voir célébrer.
Les qualités sont là
Amuzu est l’un de ces joueurs qui ont besoin de confiance. Sa performance de dimanche lui garantit quelques matchs supplémentaires dans l’équipe de départ et s’il peut être décisif… peut-être que le train sera en route.
Les qualités sont là. Son premier but contre l’Antwerp a été flashé à 112 km/h. « 112 ? Non », a répondu Amuzu quand on lui a dit. Et d’ajouter d’une voix timide : « Oh là là, j’ai tiré de l’intérieur. »