Pour retrouver l’élite, l’Estac pouvait se contenter d’un match nul face à Dunkerque, formation qui lutte pour se maintenir en Ligue 2, ou compter sur des contre-performances de Clermont, à domicile contre Sochaux, ou de Toulouse, qui recevait Caen. Les Troyens n’ont pas eu besoin de suivre les autres rencontres du soir. Ils ont, comme souvent cette saison, maîtrisé leur sujet et décroché un nouveau succès (le 23e de l’exercice 2020-2021) qui les propulse en L1 en même temps qu’il leur offre le titre de champion de Ligue 2.
Le samedi 8 mai, pourtant, le public aubois, devant sa télé, s’est fait quelques frayeurs. Car, dans le même temps, Clermont (victoire contre Sochaux 3-1) et Toulouse (succès 3-0 devant Caen) faisaient le travail. L’Estac a dominé la première demi-heure avant de voir Dunkerque s’enhardir. Les Nordistes, par deux fois, auraient pu ouvrir la marque mais Gallon a réussi une nouvelle parade de grande classe ; juste après un gros manqué de Kebbal, qui a envoyé le ballon dans la tribune.
Peu avant la pause, Kouamé a obligé Kouagba à faire faute dans la surface. Tardieu, maître des penaltys, est tombé sur Maraval (44e).
Après le repos, l’Estac a repris le jeu à son compte. Et, presque logiquement, trouvé la faille. Deux entrants ont fait la différence. Gory, lancé par Dingomé, a ouvert son pied en même temps que la marque (59e). Dix minutes plus tard, Bozok, lui aussi rentré en cours de jeu, a isolé Saint-Louis pour le but du K.-O. (2-0). Sans la ferveur du public, le groupe de Laurent Batlles a maîtrisé la fin de la rencontre et pu savourer une fin de match paisible. A la rentrée, l’Estac reviendra dans le grand monde.
La saison des Troyens en bref…
Cette année, les hommes de Laurent Batlles ont performé au-delà des espérances. Pour la première saison estampillée City football group, l’Estac ne faisait pas forcément partie des grands favoris du championnat, avec un mercato quasiment neutre et le 9e budget de L2.
Mais les Troyens, qui avaient fini fort la saison dernière (stoppée en raison du Covid, alors que Troyes était 4e), sont vite repartis sur les mêmes bases. Après quatre journées en forme de montagnes russes (victoires à domicile contre Le Havre et Pau, défaites à l’extérieur à Auxerre et Sochaux), l’équipe a connu un premier déclic en battant Clermont (1-0) lors de la 5e journée. Un but de son homme fort de la première partie saison, Kouamé, qui a lancé la dynamique. Ce soir-là, le club troyen amorce une série de douze matches sans défaite (huit victoires, quatre nuls) qui la portera, l’hiver venu, au sommet de la Ligue 2.
La passation de pouvoir intervient le 5 décembre: Battu 2-1, le Paris FC repart du Stade de l’Aube dépecé de son costume de leader. L’Estac, qui vient de battre Amiens et Guingamp, enquille une troisième victoire. Mais, pour en arriver-là, le nouveau leader a expérimenté un nouveau schéma tactique en 3-4-3, sur lequel Laurent Batlles se reposera pour conquérir le titre et la montée.
Lors de la 8e journée, contre Valenciennes, Salmier est expulsé dès la 3e minute. En infériorité numérique, l’équipe tient en respect les Nordistes (1-1) en restant à trois défenseurs. La révolution est en marche. Portée par ce schéma audacieux et risqué, l’Estac maintiendra un rythme de croisière élevé, malgré un passage à vide au mois de mars. Sans aucune conséquence.