Albert Guessoum,
J’avais à l’époque entre 8 et 10 ans, Albert, ce fut pour moi alors un modèle de joueur. Il avait la super classe. Sa façon de jouer, c’était un régal pour mes yeux d’enfant.. Et je ne ratais pas un match de l’ESC « Etoile Sportive de Couëron ». L’étoile c’était surtout lui, ses coéquipiers comptaient sur lui tout autant qu’eux comptaient pour lui.
Je lui dois d’avoir appris à jouer, simplement en le regardant jouer.
Vers 18 ans, je l’ai rejoint à St Nazaire où il était devenu entraineur – joueur. Je me souviens que malgré mon changement physique dû à un autre âge, il ne lui a fallu que quelques minutes pour me dire : « Tu ne serais pas le petit garçon de Couëron ? » J’ai bien entendu été surpris qu’il me reconnaisse on ne s’était jamais adressé la parole. Le regard sans doute…
Je me souviens des années Nazairiennes où c’était un plaisir de jouer avec lui. Il était non seulement adroit avec ses pieds mais aussi de ses mains. Au Baby-Foot, il était imprenable.
Ce qui m’a plu aussi en lui, c’était sa joie de jouer donc de vivre, sa modestie et sa générosité. Qu’elle se matérialise par des dons d’argent ou qu’elle soit intellectuelle et morale. Il y avait chez lui toujours le souci des autres. Ayant un vrai sens du partage, on pouvait sans erreur le qualifier politiquement de gauche.
Il est parti avec beaucoup de courage et de ténacité selon sa fille. Cela ne m’étonne pas.
Bref, pour moi il fait partie de ces hommes qui ne meurent jamais car il restera dans les mémoires de tous ceux qu’il l’ont connu.
Au revoir Albert. Jouer, donner et aimer a toujours été le sens de ta vie.
Je me console en pensant que tu es parti jouer avec d’autres étoiles au paradis des grands footballeurs.
Jean-marc Guillou