Trop souvent plombé par les blessures durant sa carrière, le milieu offensif international malien Adama Noss Traoré (24 ans) a repris son envol à Metz, qui reçoit ce mercredi Rennes (19 heures, 16e journée de Ligue 1) et où il a été prêté par Monaco.
4 septembre 2016, à Bamako. Adama « Noss » Traoré honore sa deuxième cape avec le Mali, contre le Bénin (5-2). À la mi-temps, son sélectionneur, Alain Giresse, lui lance : « Tu es le meilleur de l’équipe, mais tu ne le montres pas. Alors vas-y, affirme-toi ! » Et il a réussi « une grande seconde mi-temps, avec un but magnifique à la clé », raconte « Gigi », bluffé par le potentiel de ce milieu offensif gaucher « respirant le foot », qu’il avait lancé chez les Aigles onze mois plus tôt (au Burkina Faso, 4-1, le 9 octobre 2015) : « Il avait été élu meilleur joueur de la Coupe du monde U 20 en 2015. Avec le ballon, il sait tout faire. Devant lui, j’étais parfois béat d’admiration à l’entraînement. C’est un garçon exemplaire, hyper-attachant et timide, qui a juste besoin d’être secoué pour affirmer ses grandes qualités ».
Mais « Noss » (24 ans, 14 sélections, 4 buts) a surtout été rongé par les blessures. Entre ses deux premières sélections, cet élément – formé à l’Académie Jean-Marc Guillou du Mali et recruté par Lille en janvier 2014 – a été absent sept mois à cause d’une cheville douloureuse. Il évoluait alors à Monaco (depuis 2015), où il s’est certes taillé une petite part du titre de champion de 2016-2017 (deux buts en cinq matches), mais où il a surtout traversé une saison quasi-blanche en 2017-2018 en raison d’une cuisse récalcitrante. Au gré de prêts décevants à Rio Ave (POR, janvier à juin 2017), puis au Cercle Bruges (BEL, janvier à juin 2019) et d’autres multiples pépins physiques, il n’a ainsi jamais pu s’exprimer sur la durée.
Noss Traoré : « J’essaie de rattraper le temps perdu »
Alors fin août, quand il a obtenu son prêt, sans option d’achat (de l’ASM, où il reste sous contrat jusqu’en 2021), le FC Metz a pris « un risque mesuré » selon Vincent Hognon. L’entraîneur lorrain a adapté son système, en mixant le 4-4-2 en losange et le 4-3-3 aux « qualités rares de ce véritable numéro dix, qui sent le jeu, court énormément et est très subtil dans ses déplacements. Il se replace aussi à bon escient et assimile vite ce qu’on attend de lui. »
Si l’efficacité de l’équipe repose avant tout sur Habib Diallo (auteur de neuf des treize buts lorrains en L 1), sa qualité technique dépend en grande partie de Traoré, auteur de trois passes décisives et un but en dix apparitions avec Metz en L 1. « Je monte progressivement en puissance », ressent « Noss », conscient qu’il doit « frapper et marquer davantage », comme l’y exhorte son coach, qui se réjouit de son assiduité : « Il n’a pas encore raté le moindre entraînement et accomplit tout ce qu’il faut pour se relancer ». Ou plutôt, tout en contribuant au maintien des Grenat, se lancer enfin : « Toutes ces blessures ont été dures à vivre, alors je fais le plus attention possible à mon corps, confie le Malien. Le plus important pour moi est de pouvoir enchaîner et donner le maximum à chaque rencontre. J’essaie de rattraper le temps perdu… »
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