Décidément, cette sélection algérienne a plus d’un tour dans son sac. C’est Mahrez, pas toujours à son niveau depuis le début de la CAN, qui a qualifié les siens pour la finale au prix d’une performance collective à la fois solide, rigoureuse et instinctive. Contre de vaillants et imprévisibles nigérians, les hommes de Belmadi ont tout de suite mis la main sur le ballon et étouffé leurs adversaires par leur charges offensives incessantes. Ainsi, après un excellent travail de Belaili, le taureau Bounedjah, seul au second poteau, voyait sa reprise à bout portant fuir le cadre (7e). Puis c’était au tour de Bensebaini de manquer de précision d’une tête pas assez smashée qui a fini juste au-dessus de la barre (15e). Bounedjah manquait ensuite un nouveau face-à-face (28e). Ça commencait à faire beaucoup. Surtout que les hommes de Rohr commençaient à se montrer menaçants. Musa s’essayait de loin (20e), puis Chukwueze tentait sa chance d’un coup franc pas assez puissant (30e). Ighalo, lui, croisait trop sa tentative après un raid ultrasonique d’Iwobi (38e).
Mais c’est quand les Super Eagles sortaient la tête de l’eau qu’ils pliaient une première fois. Sur un festival technique côté droit, Mahrez se jouait de Collins, centrait fort et était tout heureux de voir Troost-Ekong dévier le ballon dans ses propres filets (40e). Mérité pour des Algériens plus précis, plus engagés et plus spontanés. La suite a dévoilé une autre facette de cette équipe : sa gestion et son contrôle de la partie. Face au réveil nigérian et une menace d’égalisation grandissante, les Verts ont fait bloc et étaient d’une solidarité de tous les instants. Sans jamais paniquer, ou presque. Même pendant le siège de Musa et compagnie alors que les jambes se faisaient plus lourdes. Pourtant, un coup du sort venait enrayer la mécanique algérienne. Mandi prenait plein bras une puissante frappe. Involontaire mais assez pour accorder un penalty au Nigeria, avec l’aide de la VAR. Un penalty froidement transformé par Ighalo (1-1, 73e). Au bord de la rupture, les deux équipes manquaient le coche. On se dirigeait tout droit vers la prolongation quand Mahrez sortait de sa boîte et envoyait un coup franc direct pleine lucarne (2-1, 90e+5). Scénario malheureux pour des Nigérians courageux. Scénario rêvé, fou, dingue pour des Algériens euphoriques qui retrouveront le Sénégal vendredi prochain pour la finale de la CAN. La nuit va être longue pour les supporters des Fennecs.
Dans le couloir gauche, c’est lui qui fait la loi. Contre le Nigeria, Belaili a encore fait étalage de sa puissance physique et de sa douceur technique. Dès l’entame de la rencontre, c’est lui qui envoyait une offrande à Bounedjah malheureusement imprécis à la finition. Explosif et déroutant sur ses feintes et crochets, le milieu de l’ES Tunis prenait la lumière. Et n’était pas en reste défensivement. Rugueux sur Chukwueze (62e), il a fait preuve d’une grande combativité et endurance pour contenir les assauts nigérians sur son côté afin notamment d’épauler Bensebaini. À l’instar de cet énième effort pour contrer le dédoublement d’Awaziem en fin de match (76e). Devant, derrière, à droite, à gauche, Belaili est décidément l’homme-clé du parcours algérien.
Chahutée par les ambitions offensives des Algériens, la ligne défensive du nigériane a failli à sa mission. Les quatre défenseurs titulaires se sont d’ailleurs distingués par des erreurs personnelles, toutes en première période. Awasiem prenait l’eau dans son couloir droit face au robuste Belaili et était obligé de faire faute pour l’arrêter (14e, 18e). Puis, c’était au tour d’Omeruo qui manquait un dégagement qui aurait pu être dangereux. Le latéral gauche Collins, auteur d’un excellent retour devant Mahrez, manquait néanmoins de lober son propre gardien. Puis, cerise sur le gâteau, le central Troost-Ekong plantait contre son camp sur un centre puissant de Mahrez (1-0, 40e). Si elle s’est bien reprise en deuxième période face à des Fennecs certes moins menaçants, la défense nigériane a mis son équipe sur de mauvais rails et n’a pas pu empêcher une issue malheureuse.
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