Dans « C’est vous l’Expert », nous avons l’habitude de gâter nos auditeurs avec des invités prestigieux et souvent peu présents dans les médias. Cette fois-ci, c’était au tour de Zakaria Naidji, l’avant-centre du Paradou et actuel meilleur buteur de la Ligue 1 Mobilis de se prêter au jeu des questions-réponses des chroniqueurs. Alors en mise au vert pour la préparation du match face à Constantine, la nouvelle pépite du PAC, d’abord timide, puis sûr de lui, a répondu spontanément. Jugez vous-même !
« On aimerait remporter la Coupe d’Algérie »
À propos de la belle saison de son équipe, classée 3ème avec 36 points à 1 point d’une JSK qu’ils ont battu le 4 février grâce à un doublé de … Naidji, ce dernier joue la carte de la détermination. « On a commencé l’année à simplement jouer et à gérer match par match. En début de saison, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé puisqu’on a perdu 5 matchs consécutifs et on s’était alors dit que ce serait difficile pour nous. Désormais, pour la fin, on aimerait bien remporter la Coupe d’Algérie, on est en quarts de finale. En Championnat, il y a 9 matchs restants donc pourquoi ne pas jouer la seconde ou la troisième place »
« Je veux battre le record de 20 buts ! »
L’avant-centre du premier centre de formation d’Algérie nourrit cependant de grandes ambitions à titre personnel, ne serait-ce que pour cette fin de saison avec son club. « J’ai marqué 16 buts et mon président m’a dit qu’il fallait que j’en marque 15 donc ça va (rires). Mon objectif maintenant c’est de battre le record de 20 buts détenu depuis 1995 … Pour en marquer 36 (NDLR : record de Nasser Bouiche avec la JSK dans les années 80′), il va falloir rajouter dix matchs (rires)”.
« Je veux rejoindre un club en Europe »
Évidemment interrogé sur son avenir, Naidji, âgé de 24 ans, nourrit des ambitions européennes tout en tempérant les grands clubs algériens qui voudraient s’attacher ses services. « Je veux partir en Europe. Mes copains (NDLR : Darfalou, Bensebaini, Attal notamment) sont là-bas, jouent les matchs, je parle tout le temps avec eux et j’aimerais bien y aller moi aussi. Une expérience à la JSK, au Mouloudia? Je ne sais pas, ça risque de prendre du temps de m’adapter dans un club comme ceux-là. En Algérie, je suis bien au Paradou, je profite de la stabilité. J’y suis resté pour être dans le calme et me focaliser sur mon objectif. »
Interrogé sur les propos de son ancien formateur, Jean-Marc Guillou, qui s’étonnait de ne pas le voir en Europe aux côtés de Ramy Bensebaini, Zakaria a rappelé qu’il n’avait pas été épargné par les blessures et n’hésite pas à retenir le cas de Mohammed Lamine Abid qui après avoir tutoyé les sommets l’an passé n’a pas su franchir un palier à cause de blessures notamment. « J’ai entendu ça. C’est dommage. Chaque année, ma phase aller est bonne, je marque beaucoup de buts et pourtant je me blesse pendant la phase retour, ce qui gâche tout. Il faut roqya (rires). L’an dernier, Abid a beaucoup marqué et cette année plus rien. Je pense à ça, il était parmi les meilleurs buteurs mais cette année, les blessures l’ont rongé. Je garde ça dans ma tête, c’est une expérience à retenir pour moi. »
« Karim Benzema, c’est mon modèle »
L’attaquant, qui se décrit comme d’un profil proche de Karim Benzema, qu’il aimerait bien imiter, « c’est mon joueur modèle« , se rappelle avec émotion de ses années au centre du Paradou. « Mes souvenirs de ma période de formation ? J’en ai de bons souvenirs avec mon formateur Olivier Guillou. Je me souviens surtout de la mort de mon ami qui était avec nous à l’Académie (NDLR : Abdou Nef décédé d’un accident de voiture), Allah yerahmou ou yewoussa3lih. »
« Belmadi m’a dit de travailler plus et que d’autres stages allaient arriver »
Évidemment interrogé sur ses prétentions en Équipe Nationale, lui le meilleur buteur de Ligue 1 Mobilis, rappelle qu’il a déjà été appelé par Djamel Belmadi pour le match face au Qatar. Sans détour, Zakaria Naidji nourrit de vrais espoirs. « Pour ma place en Équipe Nationale, je fais mon travail et c’est le choix de l’entraîneur après. J’ai été avec eux au Qatar, ça s’est bien passé bien que je me sois blessé et que je n’ai donc pas joué. Belmadi m’a dit qu’il fallait travailler plus mais que d’autres stages allaient arriver. Il ne m’a pas dit que j’allais venir à la CAN même si j’aurais bien aimé (rires)». Nos chroniqueurs lui rappellent qu’il faudra pour cela prendre la place d’un certain Islam Slimani,.. Il répondra non sans malice, « Je sais qu’il faut prendre la place de Slimani mais je ne sais pas s’il est au courant (rires). »
« J’aimerais bien jouer en France ou en Belgique »
Lui qui a fait part, au cours de l’interview, de ses ambitions en Europe, le natif de Bordj Bou Arriridjfait clairement état de ses préférences. Il retient, en tout cas, les conseils de nos Experts qui l’invitent à privilégier des clubs au jeu débridé comme l’OGC Nice à d’autres au jeu plus physique comme le SCO d’Angers. « Je n’ai aucune expérience de l’Europe donc je ne me ferme aucune porte. Si j’ai un contact, je vais l’étudier et je verrais bien après quelle équipe est la meilleure pour moi. Pour le mercato, si je devais choisir, j’aimerais bien aller en France ou en Belgique sincèrement… Pour Angers, j’ai bien compris vos remarques à propos du jeu pratiqué, je me méfierai (rires).”
« Atal se laisse pousser la moustache, il veut faire comme Bounedjah ! »
Enfin, la très agréable interview du Naidji, qui se trouvait au restaurant de l’hôtel avec ses coéquipiers, se conclut sur une note plus légère. Le joueur rappelle d’où il vient, son célibat et les débats barbo-capillaires qui rythment le quotidien du football algérien. « Je viens de la ville de Bordj Bou Arreridj. Je ne suis pas encore marié (un chroniqueur a tenté de lui présenter sa cousine de Chlef :-)). En plus, on a tous le même coiffeur au Paradou, on se ressemble tous ! Après, l’armée m’a appelé donc je vais devoir raser mon crâne (rires). Avec Atal, c’est mon frère, on parle tout le temps, on a un groupe tous ensemble sur Snapchat. Il a laissé pousser la moustache, il veut faire comme Bounedjah (rires) ! »
Zakaria Naidji nous démontre cette année qu’il a du talent à revendre et sait visiblement parfaitement ce qu’il doit faire pour franchir les paliers. Retenez bien son nom, il ne manquera pas de faire parler de lui très rapidement.
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