Quatre assists et un but sur ses quatre dernières apparitions, l’ailier de 21 ans de l’Excel est en feu grâce à une approche «plus consciencieuse».
Si Mouscron affiche un inespéré 12 points sur 15 sur ses cinq derniers matches, et qu’il est pour ainsi dire sauvé, il le doit en partie à Manuel Benson.
Face à Charleroi, l’ailier de 21 ans, prêt par Genk, a délivré son 4e assist lors des quatre derniers matches. Un service sur un plateau pour Friede qui ne s’est pas fait prier d’inscrire le 2e but hurlu. Après Saelemaekers, puis l’Ostendais Bataille, c’est cette fois l’expérimenté carolo Marinos qui a pris des courants d’air, vendredi, face à la vista de l’ancien Lierrois, logiquement réintroduit comme titulaire par Bernd Storck.
«Malgré le bel exploit de l’équipe à Genk (NDLR: prêté par le club limbourgeois, il n’avait pas pu être aligné), le coach m’a donné la chance de commencer la partie. Je tenais absolument à le remercier pour cette confiance», explique celui qui n’a pas toujours eu la vie facile avec le strict et exigeant coach allemand.
Le banc comme électrochoc
À la fin septembre, le doublé inscrit en Coupe de Belgique à Dessel n’avait ainsi pas permis au petit blond bouclé de gagner ses galons de titulaire. Reprochant à Benson son manque d’implication dans le travail quotidien à l’entraînement, Storck avait même été jusqu’à s’en priver pour les deux matches importants de décembre contre Zulte et à Eupen, où il avait préféré un système offensif peu convaincant avec Sarmiento en pointe et Leye comme médian. Le coach de l’Excel s’est certainement tiré une balle dans le pied ce soir-là au Kehrweg en se privant de son percutant ailier mais cette décision rigide lui a au final rapporté gros dans les semaines qui ont suivi.
Cette cure de banquette a en effet fait réfléchir et réagir un Manuel Benson qui se montre décisif depuis le 22 décembre. «Je dois encore être meilleur, s’impose même celui qui totalise cinq assists et deux buts cette saison. Mon objectif, c’est de réussir, chaque semaine, un but ou une passe décisive. J’étais encore jeune quand je suis arrivé à Mouscron, mais j’ai grandi depuis le début de la saison. Je ne peux que remercier l’entraîneur d’avoir été sur mon dos comme il l’a été… Je profite également pleinement des conseils d’un joueur comme Mbaye Leye. Son expérience me fait du bien.»
«Je suis plus patient»
De quoi mieux appréhender aussi le travail quotidien tout en emmagasinant une intelligence de jeu: «J’ai compris que le jeu sans ballon est plus important que celui avec, confie le natif de Lokeren. Avant, je voulais tout le temps toucher le cuir, maintenant je sais faire cinq-dix minutes sans. Je suis plus patient et avec l’âge, je lis mieux le jeu. Comme le reste de l’équipe, je profite pleinement de notre bonne spirale et j’espère que nous pourrons poursuivre notre très belle série jusqu’au terme des play-off 2.»
De quoi offrir une belle conclusion de son passage chez les Hurlus à un Benson qui pourra ensuite s’envoler vers d’autres cieux plus prestigieux. Avec la maturité, le bagage tactique supplémentaire acquis au Canonnier et ses redoutables qualités techniques et de percussion, l’élément appartenant à Genk pourrait en effet sans doute bien vite être à l’étroit en Pro League. «J’ai de grands rêves qu’un petit garçon fait seul dans sa chambre, mais je reste aussi réaliste. J’ai encore un contrat à Genk, Mouscron possède aussi une option (NDLR: elle est trop chère pour le REM), tout peut aller vite en football. »
Va-t-il charmer Johan Walem?
Maintenant son incroyable et déroutant rendement, Manuel Benson pourrait aussi séduire Johan Walem, le sélectionneur des Diablotins, en vue de l’Euro de juin. «Mes 22 minutes pour ma toute première sélection en mars 2017 ne s’étaient pas très bien passées, rappelle le Hurlu. Aujourd’hui, j’ai un autre statut et je mérite plus de respect, mais je ne pense pas à un retour en sélection. Je ne me prends pas la tête. Je me contente de rester en forme et de jouer libéré chaque semaine. On verra ce qui peut bien se passer.»