Salut Zizo, pourrais tu te présenter à nos lecteurs.
Bien sûr, bonjour à eux, je m’appelle Ahmed Zizo Sayed, je suis égyptien, je suis né AL Minya, ville située à 250 km au sud du Caire, j’aurai bientôt 22 ans, le 10 janvier, tu le sais ça, non?
Oui, ça je le sais… Zizo c’est un surnom ?
Non ce n’est pas un surnom, c’est le nom de mon père, c’est la tradition en Egypte de reprendre le nom de son père.
Parle nous de tes premiers pas avec le ballon, ils datent de quand ?
De très tôt. Je jouais beaucoup dans la rue, en fait c’est ce que j’ai fait jusqu’à ce que j’intègre l’Académie, sauf une année où j’ai joué en club, au Ahly, et à 10 ans et 1/2, j’ai entendu qu’une académie venait faire une détection de joueurs, au stade, j’y suis allé.
Oh oui, je me souviens très bien de cette détection. Elle a eu lieu en avril-mai 2007, il faisait au moins 40 degrés, en pleine après-midi, dans le stade de Minya, les tribunes étaient pleines de jeunes venus y participer, un « malin » local t’avait fait passer dans la dernière équipe pour voir si j’allais m’évanouir ou attendre de te voir, j’en suis reparti avec toi… et une belle insolation !!!
Ha ha ha, oui, je m’en souviens, tu étais tout rouge en repartant…
Tu as été formé avec tes collègues la 1ère Promotion de l’Académie JMG au Caire ?
Oui, après avoir été retenus au stage de détection finale d’août 2007, sur 3 jours, nous étions une dizaine à former cette Promotion, d’abord au Caire du 1er octobre 2007 jusqu’en janvier 2011 et ensuite à Sokhna jusqu’à mes 18 ans et mon départ vers le Lierse.
Plus jeune, étais-tu « fan » d’une équipe ?
Oui, le Real de Madrid, depuis toujours et jusqu’à maintenant.
Comment as tu vécu ces 7 années de formation ?
Oh ! tu sais, je me souviens d’une phrase que tu nous disais souvent, qu’on ne comprenait d’ailleurs pas toujours, « amusez vous, profitez-en, lorsque vous partirez d’ici, ce sera pour aller « travailler », vous ferez de votre passion un travail », crois-moi, je comprends parfaitement cette phrase depuis le jour où j’ai mis les pieds en Europe, d’abord en Belgique et maintenant au Portugal.
Parle nous un peu de ces 2 expériences.
J’ai joué 78 matches, coupe et championnat confondus, sur mes 3 années passées au Lierse, pour 5 buts inscrits, j’ai ensuite été prêté au Nacional Madeira en janvier 2017 pour 6 mois et depuis j’appartiens à Moreirenses avec un contrat de 3 ans, pour un total d’à peu près trente matches au Portugal et jusqu’à aujourd’hui de 6 buts inscrits.
Quelles sont les différences entre ces 2 football ?
Je dirais que le football belge est plus athlétique, avec des joueurs plus grand mais également plus lourd. Ici c’est plus de duels, plus vif et plus de pression, de pressing.
Tu te plais ici ?
Oui, beaucoup. L’endroit où je vis est calme, le climat me convient, les gens sont très agréables avec moi, non vraiment je me sens très bien ici.
Zizo, il y a quelques semaines, j’ai fait la même interview de Karim HAFEZ, je lui ai demandé quelle souvenir particulier il gardait de ses années passées à l’Académie JMG du Caire et ensuite à Sokhna. Crois-moi, je connais ta réponse…
Franchement, j’en garde en général de super souvenirs, de beaucoup de travail mais toujours dans une bonne ambiance. Les voyages au Vietnam, en Thaïlande au Qatar, les confrontations aux autres académies, avec mes frères égyptiens, c’était vraiment une période magnifique !!!
Mais si je devais en garder un, ce sont les tournois de 4 contre 4 que nous faisions tous les lendemains de matches, sur le sable à Sokhna où nous passions la journée à jouer et à nous baigner à la mer.
Je m’en doutais, Karim m’a donné le même souvenir. Entre parenthèses, tu es le joueur qui y a inscrit le plus beau but. Tu te souviens ? Tu fais un appel côté gauche, tu reçois un long ballon, tu fais contrôle poitrine en pleine course, le ballon passe presque derrière toi, tu pivotes et tu fais un retourné acrobatique, la frappe finit dans la lucarne opposé tout cela sans que le ballon touche le sol, le même que celui inscrit par Francescoli avec River Plate dans le championnat argentin, un bijou de but, d’improvisation et de technique…
Oui je m’en souviens très bien. Lui avait dû le mettre devant 100 000 personnes, moi seulement devant les types qui nous préparaient les pizzas, hahahaha…
C’est pas faux… En tous cas, merci pour ton interview, je t’ai vu jouer hier contre Maritimo, tu as fait un très bon match, continue à travailler dur comme tu le fais et Moreirenses ne sera qu’une étape et qui sait tu rejoindras l’équipe habillée de blanc dont tu es fan…
Merci à toi, je t’invite quand tu veux à venir nous voir jouer, j’en profite pour te souhaiter une excellente année 2018, comme à ta famille et également à tous les lecteurs… et un bon anniversaire puisque nous fêtons toi comme moi notre anniversaire le même jour, le 10 janvier »
Interview de Mustapha Kharoubi