À l’heure où le leadership des « grandes » institutions du football mondial et européen est totalement remis en cause pour des raisons probables de magouilles et autres corruptions, à l’heure où la fureur d’Enragés Islamiques qui, comme appellation, correspondrait mieux au fameux DAESH ou Etat Islamique, il ne me semble pas inutile de se poser des questions sur les racines de cette rage qui habite des individus au point qu’ils s’engagent dans un terrorisme de plus en plus outrancier.
Je ne vais pas tomber dans une autre outrance, celle-ci intellectuelle, de vouloir expliquer cette perversité de manière simpliste. Rendre responsable de ce terrorisme uniquement le manque d’attention des dirigeants politiques vis-à-vis des quartiers défavorisés de toutes les grandes villes françaises ou Européennes est insuffisant. Cependant, tous le monde connaît les endroits où se recrute les futurs kamikazes à qui l’on communiquera la rage de tuer pour sauvegarder des valeurs qui nous semblent totalement obsolètes. Il y a d’autres responsables que nos politiques. Il y a aussi bien entendu, ceux qui apparaissent comme les principaux, c’est à dire les tenants de cette philosophie qui agissent comme des opportunistes devant le désœuvrement des jeunes de ces quartiers à qui ils inoculent, de manière répétitive, leur message de « Heaven Wars ». Le contexte et l’évolution géopolitique de la région du moyen orient. L’installation d’une force économique mise au service du terrorisme avec l’aide ou la complicité d’autres nations qui, comme beaucoup, ont des responsables plus sensibles à leur réélection qu’à une réflexion plus lointaine qui les dépasse. Et en définitive, il y a l’ensemble de la population endormi dans son confort qui se réveille au bruit des canons. Car il s’agit d’un ensemble de facteurs concomitants, mais le premier doit être traité comme le principal, car il est à proximité.
Vous me direz cela n’a rien a voir avec le Football ? Si, car le football fait partie de nos sociétés. Aujourd’hui on a même l’impression que ce sport et ces stades sont devenus les endroits les plus adaptés pour montrer la solidarité et la force de ces sociétés. Bien entendu, je ne vais pas critiquer cette réaction qui à un bon fond. Mais elle me semble être justement qu’une réaction. Et, en tant que telle, destinée à s’effacer avec le temps, très rapidement.
En revanche, au-delà de cette réaction, hormis des propositions très électoralistes de programme des candidats à la présidence de la FIFA , et au mutisme des responsables de l’UEFA, ne sachant plus à quel saint confier les rênes de l’institution, on ne voit pas le signe ou l’ombre d’une idée pour engager une action susceptible d’apporter un début de solution à ce problème de société.
Pourtant la FIFA comme l’UEFA ont les moyens financiers d’engager une action qui pourrait en entraîner d’autres et commencer un cercle vertueux susceptible de traiter la racine ou l’une des premières causes qui est le mal être de ces jeunes dans ces quartiers.
Il ne s’agit pas que ces institutions sportives se substituent aux institutions des pays, mais puisqu’elles le peuvent, qu’elles apportent leur pierre pour consolider nos sociétés qui par négligence ou incompétence de leurs responsables ont laisser la mauvaise herbe se multiplier dans nos jardins d’enfants.
Pour être plus pragmatique, il faut savoir qu’aujourd’hui l’UEFA et la FIFA distribuent, qui aux clubs qui aux fédérations, environ 1 milliard d’euros par an pour soi-disant aider la formation.
Nous travaillons dans la formation sur trois continents, notre société n’a pas reçu des ces deux organismes un euro. Cela ne nous gène pas nous n’en voulons pas ! Notre travail suffit à financer nos investissements. Ce qui est vrai pour nous, devrait l’être pour tous ces centres professionnels.
En fait, distribuer de l’argent à tous les clubs pros pour la formation est à mon sens jeter de l’argent par la fenêtre. Car cela dessert la bonne formation en ce sens que cela encourage des clubs à garder des centres de formations dont le nombre déjà trop important va contre l’un des principes essentiels à la bonne formation : Regrouper les talents.
Ce que je propose à la FIFA et à l’UEFA et à ses futurs candidats, car elles sont toutes les deux en passe d’avoir un nouveau leader, est de continuer à distribuer cette manne, mais de changer de cible. Les cibles de ces aides, ce ne sont pas les centres professionnels de formation déjà aidés par les taxes sur la formation, ce sont toutes les associations de football qui existent ou qui pourraient se créer dans ces quartiers manifestement défavorisés.
Voila ce que chaque fédération de football devrait organiser et suivre par le grand nombre de fonctionnaires techniques du football qui feraient là, une vraie œuvre utile. Cette action du football pourrait être suivie par d’autres sports ou d’autres activités qui, elles, devraient être subventionnées par l’État, telles que la danse, la musique ou une autre forme d’art. En effet, ce qui manque le plus à la grande majorité de jeunes de ces quartiers, c’est une occupation saine, sociale, enrichissante en un mot une perspective.
Le football a ces moyens. Son devoir est d’en tirer le meilleur parti pour la société. Il peut contribuer à régler en amont ce problème. Il est grand temps que les futurs responsables de ces institutions en prennent conscience, les mettent dans leur programme et surtout, une fois élus, le font.
Guillou Jean-marc