Trop injuste… Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit. A tout juste 18 ans, Abdelouahab Nef nous a quittés. L’Algérie le pleure. Ce pays, qui a enfanté tant d’artistes du ballon rond, vient de perdre l’une de ses plus belles promesses. Sur cette route, non loin du quartier d’El Harrach, Abdou a perdu la vie dans un accident de la circulation alors qu’il se rendait à l’entraînement, le 4 novembre.
Ce pur produit de l’académie El-Ankaoui Jean-Marc Guillou à Alger faisait partie de ces gamins aux pieds nus qui avaient émerveillé toute une nation. Ils étaient venus en grand nombre garnir le petit stade perché sur les hauteurs de Hydra voir cette génération 1995 faire tourner le ballon comme personne, et mettre à genou toutes les équipes du pays. Avant cela, Abdou avait été repéré parmi des milliers de jeunes footballeurs, il était promis à une trajectoire comparable à celle des Eléphants Yaya Touré, Zokora ou Eboué, passés par la même formation en Côte d’Ivoire. Celui qui en parle le mieux, c’est bien évidemment, l’un de ses formateurs, Olivier Rousset : «Cette année, il venait d’intégrer l’équipe première du Paradou (club de 3e division algérienne). C’était un milieu capable de jouer à tous les postes. Il était très complet, prototype du joueur moderne. Il avait tout pour un jour rejoindre la sélection nationale d’Algérie», explique-t-il encore sous le choc. Inconsolable, il ajoute : « C’est peut-être facile à dire maintenant, mais je crois que c’était même le meilleur.»
Ce meneur de jeu d’1m65 devait marcher sur les pas de Rabah Madjer, l’homme qui a talonné l’Europe. Parti à l’essai au FC Porto où son aîné est une légende, ce gamin plein d’humour avait tapé dans l’œil des recruteurs du club portugais. Tout comme dans ceux de l’Olympique Lyonnais où il a notamment joué avec la réserve et échangé des ballons avec Bafétimbi Gomis. Abdou était bien évidemment en instance de départ pour l’Europe. Mais son Mektoub, son destin… a été brisé. Désormais, et même si la douleur ne quittera jamais ses frères du Paradou, c’est à Ramy Bensebaini, Abdellah Daouadji et aux autres de réaliser son rêve… Car les rêves, eux, ne meurent jamais… Salut Abdou.
source http://maghrebfootballclub.blogs.francefootball.fr/2013/11/12/salut-abdou/