L’arrivée à la tête du football français d’un nouveau président, Noël Legraet, est elle une chance pour faire bouger certaines choses dans le football ou non ? La grande question est bien là.
À la lecture du programme du nouveau Président : des intentions de rapprochement entre pro et amateurs, une volonté de clarifier les objectifs et les missions des salariés, une volonté de commander, de décider; bref, ce que l’on ait au moins en droit d’attendre d’une personne qui dirige.
Au final, dans ce programme, peu de projets nouveaux capables de s’attaquer aux réels problèmes du football professionnel et dont personne ne parle, partant du principe qu’en ignorant les problèmes on ne leur donne pas d’exitence. Pourtant ils existent bel et bien : l’économie des clubs, la protection de la formation et en corrolaire sa pauvreté, un arbitrage du jeu déficient, un jeu bouffé par les enjeux ; enfin, un spectacle assez souvent déplorable…
Autres problèmes pour le football amateur dont le principal est un cruel manque de moyens que la seule volonté du nouveau Président de Fédération ne réglera pas (il veut, semble-t-il, faire davantage profiter le monde amateur à l’économie du football), car le football professionnel qui est en quelque sorte le principal bailleur de fonds du football amateur, souffre lui-même d’un gros manque dans ce domaine.
Peut-être que derrière ce discours politique, qui avait pour but essentiel de gagner l’élection, le nouveau Président cache des idées nouvelles, propres à faire bouger les choses.
Mais avec le prochain rendez-vous électoral dans 18 mois, on peut craincre que d’ici là, rien d’essentiel n’aura bougé. C’est bien connu, les nouveautés font peur et la peur fait perdre les élections. Attendons nous donc à des changements de forme pendant ces prochains mois, mais probablement rien sur le fond. Et c’est dommage pour le football en général car c’est quand même assez souvent de la France que les grandes réformes sont venues : la Coupe du Monde, la Coupe d’Europe, le contrat à temps, l’instauration de la formation professionnelle…
Le football a bien besoin de la créativité française qui est restée depuis Sastre aux abonnés absents.
En quittant la présidence, le partant a souhaité bon courage au nouveau, c’est certainement l’une des paroles les plus sages qu’il ait eu pendant son bref mandat. Comme si on retrouvait soudainement le bon sens en perdant le pouvoir. Souhaitons quant à nous au nouveau président qu’il redonne à la France du football le rôle moteur qu’elle a eu par le passé et qu’aujourd’hui, malheureusement, Platini dans une autre institution ne semble pas vraiment apporter.